Ce que j'en ai appris ?
La grande question... Alors Sarah, t'as pris ta pause-carrière, tu es partie un mois en Thaïlande toute seule. Tu es contente ?
Bien sûr que je suis ravie d'avoir tenté cette expérience ! J'y pensais depuis des années. Non pas comme un rêve mais comme quelque chose que je devais réaliser dans ma vie. Partir seule au bout du monde : check à 30 ans !
Quand je suis rentrée, j'avais la sensation d'avoir vécu tellement de choses et de retrouver une vie inchangée en Belgique. Aucune nouvelle importante. La vie semblait s'être arrêtée un jour et non un mois. Ok, je vous l'accorde, un mois, c'est court.
Une pensée me traverse l'esprit...."Whoua, j'ai vécu, j'ai changé cette routine boulot-métro-dodo,... Bravooo, tu as tellement raison !"
Et puis, après une nuit de sommeil, j'avais l'impression d'avoir rêvé. Que je n'étais pas réellement partie. Alors, je zappe les quelques photos sur mon smartphone pour me rappeler qu'il y a quelques jours j'étais bien sur des plages magnifiques au soleil.
Après quelques jours, c'est devenu un lointain souvenir et la vie reprend son court. Des amis veulent me voir pour que je leur raconte mon aventure et elle me parait déjà tellement ancienne. Finalement, rien ne vaut le moment présent. Et heureusement que j'ai écris mon expérience pour m'en souvenir et me rappeler des sentiments par lesquels je suis passée.
Mais alors, qu'est-ce que j'en retire ? Suis-je transformée ? Qu'ai-je appris ?
- Le voyage est un virus. Quand vous l'attrapez, vous voulez recommencer. Je savais en rentrant que je voulais déjà repartir. Je sens que je n'étais pas été au bout d'un processus que je ne peux même pas expliquer...
Seule ou pas, le bout du monde m'appelle. Quitte à faire quelque chose de plus osé car la Thaïlande c'était bien gentil. Reste à négocier avec Monsieur et ça... c'est... plus compliqué :)
- Je suis bien loin d'être unique. Je ne le pensais pas mais beaucoup trouvent ça osé. Pourtant, beaucoup de femmes voyagent. Seules aussi. Surtout des américaines. Plus que les hommes d'ailleurs. Le fait d'être une femme seule n'a jamais été problématique. Je n'ai jamais été embêtée en Thaïlande. Par contre, en faisait une promenade en vélo en Belgique en rentrant, j'ai été sifflée ou klaxonnée 3 fois en l'espace d'une heure. Cherchez l'erreur.
- La solitude peut être pesante. "Tu te retrouves avec toi-même, profite" C'était sans doute le plus compliqué. Non pas que je ne sache pas rester seule, mais, dans le contexte du voyage, c'était plus perturbant. Etait-ce parce que j'étais au bout du monde ? Parce que je voyais des couples se bécoter ? Parce que je payais des chambres pour 2 ? Parce que je me suis retrouvée sur une plage où l'on faisait le fiesta en groupes ?
Je pense que l'on apprécie partager une découverte, une sensation, une expérience. D'un autre côté, être seule m'a permis de rencontrer des gens que je n'aurais pas rencontrés accompagnée. Et puis, faire ce que l'on veut quand on le veut, c'est très appréciable aussi.
- Que le changement est perturbant mais que répété, il permet de relativiser.
Quand j'arrivais dans une nouvelle ville, en général je n'aimais pas l'endroit et très vite je stressais (qu'est-ce que je fous ici ? Pourquoi j'ai choisi cet hôtel ? ...) et puis après un jour ou deux, je découvrais les environs et j'appréciais. Du coup, à partir de la moitié du voyage, je savais que j'allais avoir ces réactions. Je savais qu'il fallait attendre pour juger et prendre mes repères. Je re-la-ti-vi-sais :)
- Qu'il fallait avoir un esprit vide pour profiter du moment présent.
Mon cerveau n'est jamais au ralenti. Je pense toujours à quelque chose. En "vacances" aussi. Même si j'étais couchée sur une belle plage, je ne profitais jamais entièrement de l'instant. Du genre hyperactive et insatisfaite (casse-couilles quoi). Je réfléchissais au logement du lendemain, à l'excursion qu'il fallait sélectionner, au repas que j'allais commander,...
Mais alors, comment profiter ? En éliminant un maximum de tracas au plus vite (en réservant le logement du lendemain par exemple plutôt que de se dire que l'on trouvera sur place). Néanmoins, ce problème se répétant régulièrement en Belgique également, j'envisage de tester...de la drogue peut-être ??
- Tout problème a une solution. Et s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème :) Je finissais par ne plus m'inquiéter de rien. Les massages thaïs commençaient à faire leur effet en fin de voyage.
- J'ai évidemment appris à découvrir un pays, la Thaïlande. J'en avais imaginé quelque chose d'encore plus beau et de moins touristique d'où une petite insatisfaction mais qui a été évacuée par le soleil, le snorkeling, les messages et la cuisine locale. Néanmoins, je sais dorénavant que je dois viser des endroits moins touristiques et très "nature" pour m'épanouir.Ce qui était possible dans ce beau pays.
Evidemment, si je refaisais le voyage là tout de suite, il serait bien mieux... je sais où aller. Mais c'est ballot, je n'y retourne pas. Par contre, cette habitude de planifier et d'organiser est tout de même une bonne habitude au final. Les aventuriers ne comprendront sans doute pas. Je l'étais à moitié aventurière...du coup ça m'aurait servi plutôt que de passer sur temps sur booking.com et compagnie.
- Beaucoup d'autres petits effets sont peu perceptibles mais auront un jour ou l'autre de l'impact.
Finalement, je suis toujours aussi indécise (ce défaut que beaucoup auraient voulu que je perde). Je me demande maintenant quel projet de vie sélectionner parmi les projets réfléchis en vacances. Dont celui des crèmes glacées :-))